mercredi 22 décembre 2010

Kurmasana, la tortue


Le symbolisme de la tortue a été illustré par d’innombrables anecdotes relatées dans le Vishnu Purana et Les Upanishad. L’homme ne doit pas chercher la connaissance à la surface mais en profondeur, comme la tortue qui, après avoir écarté les périls de la mer, s’enfonce dans les eaux profondes. De même qu’elle arrive au but avec lenteur et détermination, l’apprentissage se fait graduellement et requiert une grande finesse.

Selon la pensée mythique indienne, la tortue symbolise la vie éternelle. Sa longévité conduit à lui associer l’idée d’immortalité. La légende raconte que la tortue sortit des entrailles du créateur Prajapati, le maître de l’univers, pour en achever la création. Elle est apparentée aux divinités les plus importantes. Vishnu, afin de sauver le monde englouti dans l’océan de l’indifférenciation, prit la forme de la tortue pour porter la Terre et assurer sa stabilité lors du barratage de la mer de lait qui devait fournir le nectar d’immortalité ou « amrita ». Il sauva ainsi tout ce que l’homme désirait intensément : l’immortalité, la richesse et l’harmonie, le pouvoir de guérir, la beauté, la force en son sens absolu, la vigueur physique en tant que support de l’illumination mentale.
La tortue symbolise le ciel par la partie supérieure de sa carapace ; elle est médiatrice entre le ciel et la terre par son plastron (partie ventrale). Elle possède ainsi les pouvoirs de la connaissance.
L’observation de son comportement a été, pour la plupart des sages d’obédience jaïne, un guide ou un maître. Face à un danger, la tortue s’immobilise et rentre la tête dans sa carapace. Elle devient impénétrable en raison de sa conformation et de sa solidité. Symbole de concentration, cette rétraction constitue une éloquente image spirituelle dans la tradition hindouiste.

De même, les yogis savent vaincre le danger et pratiquer « Pratyahara » (retrait des sens) : « Lorsque, telle la tortue rentrant complètement ses membres, l’homme isole ses sens des objets sensibles, la sagesse en lui est vraiment solide. » (Bhagavad Gita)
D’autres traditions (Chine, Egypte, Grêce…) lui ont conféré une dimension cosmique, avec ses quatre pattes plantées dans le sol comme les colonnes d’un temple et indiquant les quatre directions de l’espace. Au VIIème siècle avant J-C. Esope, dans sa fable « La tortue et le lièvre » utilise la tortue comme une métaphore de l’évolution humaine : »Beaucoup d’hommes, par leur application et leur effort, triomphent de leurs défauts naturels. »

« Yoga et symbolisme », Sri Mahesh

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